Alors j’ai été voir mon légionnaire
Il était là, étendu sur son sable blanc
Allongé, sa tête blonde comme les blés
Posant un soleil doré sur ce sol immaculé
Je m’suis assise à ses côtés
Et j’lui ai dit :
Dis toi, dessine-moi un fusil
Han ! File de là, viens pas
Me déranger qui m’a répondu
S’il te plaît, j’ai insisté
Dessine-moi un fusil, j’en ai besoin.
Fiche-moi la paix, j’ai aut’ chose à penser
Il a offert son visage au ciel et a fermé les paupières
J’ai regardé par-dessus son corps
A gauche, là-bas vraiment à l’ouest, sur l’horizon,
Là où siégeaient les croix en béton,
Celles du débarquement allemand,
Celles qi empêchent d’emporter le sable blanc
Allez quoi, dessine-moi un fusil
Il a tourné le dos à l’horizon, et s’est plaint :
C’est pas vrai ça, faut toujours que tu te mettes où tu me fais de l’ombre.
Alors d’accord, je lui ai répondu,
On passe un accord mon ami
Tu me dessines un fusil
Et je lève mon fessier superbe de ce sable confortable
Pour te rendre à la lumière.
Il a dit ok, il a bondi,
Une pluie de grains or et argent
S’est envolé autour de lui
Ses pas se sont enfoncé dans le sable humide.
Il a dessiné le fusil
Puis il est retourné s’allonger
Son bras par-dessus lui.
J’ai couru ramasser mon fusil,
J’ai épaulé, j’ai visé ;
Un gros nuage au fond du ciel
Qui se chargeait d’orage.
Et j’ai tiré.
Une charge d’eau s’est abattue sur nous.
Mon légionnaire s’est redressé
Il m’a regardé équivoque
Et a soufflé d’une voix grave :
Comment tu fais ?
J’avais veillé à ne pas le charger.
Et pourtant, ça a fait Pan !
Parce qu'il est beau comme un Kenzo L'homme dont je vous parle Déployé dans un ciel bleu Seul au milieu de son unité Mais c'est moi qu'ai le cœur coquelicot Moi la pâquerette du raz du sol Cel...
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