C’est la Couronne d’Or, où des êtres d’Argent
serpentent au travers d’un brouillard sanglant
de rejets des égos et des eaux.
On les nomme les verts, mais ils ne sont que des vers blancs
Qui triment et traînent leur spectre ravageur, et leur langueur,
Sous les toits hurlants, des chapes de plomb ;
S’enivrent d’hectolitres aux couleurs d’ambre le soir,
Avant de regagner leur ciel qu’ils voient alors étoilé,
Mais dans ce dôme ouvert, ne perce parfois
Que la lumière de la lune, ou celle de la polaire.
J’te l’ dit : Fais même un vœu si tu les vois, toutes les deux !
La cité est leur poule, la couronne leur Or. C’est toi !
Des panneaux solaires en guise de toits,
On alimente la mégapole du cœur à sa périphérie.
Or seul le cœur connaît les toits pointus, les nuages et la pluie,
Or seul le cœur bat à ciel ouvert , et reçoit les flèches du soleil.
D’un soleil que jamais ils ne voient.
Le matin ils filent à la ville vers ces tours de miroirs,
Entassés et serrés, ensemble ils broient leur noir.
Ta cité à des airs de roues aux gentes richissimes ?
Mais la richesse est à la ville l’air pur qui s’envole,
Et la misère à la banlieue le doré qui s’étiole.
Le grand développement de l’humain se détermine
Par le sacrifice ta peau claire et de ton teint hâlé,
De tes bronches et tes poumons encrassés,
Car le carbone sort aujourd’hui des pots sinon des mines.
Et c’est le gris qui continu à infiltrer les plis
De nos chairs molles et flétries.
Nos gueules noires sont fardées maintenant de poudre, plus de suie
Que les spots de table, qui ont quitté nos fronts,
Irisent d’une pâle lueur, de longues heures.
Tu vois ?
On dit que la vie, c’est à la City ?
On tait que la mort par les poussières ne connaît pas les frontières.
Les capitales sont les royaumes des Puissants,
La vie y grouille le jour comme la nuit,
D’une guerre contre l’ennui, d’une furie de toutes les envies,
Dont tu te réjouies ?
Epargne ton capital bonne mine, n’oublies pas tes vitamines, chéri !
Car dans ta banlieue, si les panneaux solaires sont garés pour la nuit,
Ton ciel reste coupé de la Terre, autant qu’à la cité
Et n’offre plus qu’un œil morne au ver qui l’observe !